Anne-Laure, porte-parole du Collectif Olympe : “ Être un manager responsable c’est savoir manager…

emlyon business school
5 min readJan 21, 2020

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Dans une longue enquête parue le 6 janvier dernier, Mediapart met en lumière les “ pratiques sexistes, ancrées dans la tradition “, qui ont lieu dans plusieurs écoles de commerce. Bien qu’emlyon business school n’y soit pas directement mentionnée, nous avons conscience qu’aucune institution n’est à l’abri de ce genre d’affaire et l’action d’une grande école est aussi d’agir en amont afin de mettre un terme à de tels agissements.

Aujourd’hui, les manifestations du sexisme au travail sont multiformes, et les écoles comme emlyon ont un rôle à jouer dans la prise de conscience. Tout l’écosystème doit être engagé, du professeur au staff en passant par les étudiants et les associations. C’est ce que fait le Collectif Olympe (collectif de promotion de l’égalité hommes-femmes et de lutte contre le sexisme à emlyon business school), association étudiante dont le but est de promouvoir l’égalité de genre à l’école et dans la vie professionnelle, auprès des étudiants mais aussi des professeurs et personnels de l’école. Anne-Laure Claudon-Schlick, porte-parole du Collectif pour le mandat 2020, en détaille les principales actions.

Que vous inspire l’article de Mediapart qui fait état des violences sexuelles dans les écoles de commerce ?

Elle m’a bien évidemment beaucoup choquée, tout comme elle choque l’écrasante majorité des étudiants de l’école. C’est impensable qu’à notre époque, le respect, l’égalité, la liberté, qui sont toutes des valeurs fondamentales — j’ose dire sacrées — soient ainsi refusées. Les dérives sont le fait d’une infime minorité qui, comme partout ailleurs, fait beaucoup de bruit et choque à juste titre. Mais emlyon business school, c’est surtout cette majorité silencieuse qui se comporte correctement et se bat au quotidien pour le respect de valeurs fondamentales. L’enquête de Mediapart a cependant le mérite de mettre le doigt sur un problème qui ne se limite pas aux écoles, mais touche à tous les aspects de notre société. Il faut donc en parler.

Justement, les comportements sexistes et discriminants dans le monde professionnel n’ont-ils pas pour origine des comportements hérités sur les bancs de l’école ?

Il y a un lien, c’est évident. Si de telles pratiques sont déjà considérées comme tout-à-fait normales et banales dans les milieux étudiants et associatifs, cela ne favorise pas de remises en question et les mêmes schèmes se réitèreront, consciemment ou inconsciemment, dans le monde professionnel. Mais l’école ne rend pas sexiste, c’est le manque d’éducation et de sensibilisation qui en est à l’origine. D’où l’importance d’une école comme em lyon business school d’être en première ligne sur ces sujets, de pousser à la réflexion, à la formation, et à la remise en question. Être un manager responsable c’est aussi savoir manager la mixité et comprendre les enjeux de celle-ci.

Quel regard vous portez sur les actions menées jusqu’à maintenant par les différents mandats du Collectif Olympe ?

D’année en année, le Collectif Olympe a beaucoup évolué. Nous sommes devenus partenaires de nombreuses associations sur des évènements importants, comme par exemple le concours d’éloquence des Voix de l’Olympe, ou la Woman’s Week en mars, qui va rassembler toutes les associations de l’école et mettre à l’honneur la femme dans sa diversité et sa pluralité. Nous avons renforcé nos liens avec EMLyon au féminin, le club alumni qui, entre autres, offre aux jeunes diplômées du mentorat sur le court et long terme avec des “ speed tutorats “. On propose également des ateliers de négociations salariales, une cellule d’écoute en cas d’atteintes sexistes ou de harcèlement, doublée de conseils. Grâce à l’appui de l’administration et de la Corpo, une journée de la vigilance a été mise en place pour tous les étudiants, les bureaux d’associations ont suivi une formation contre le sexisme et le harcèlement.

Sur 2020, nous avons beaucoup de nouveaux projets qui arrivent, toujours dans un but de sensibilisation et vulgarisation. J’en citerai notamment un : nous rapprocher d’associations semblables à Collectif Olympe qui existent dans d’autres écoles françaises afin de porter notre message à l’échelle nationale. Il est important de faire entendre cette voix qui dit “ non, nous n’acceptons pas ces pratiques ! “.

Depuis 2018, le collectif s’est aussi ouvert aux professeurs de l’école. Quelles sont les actions communes réalisées ?

Nous travaillons avec eux autour de projets afin de mieux pouvoir nous coordonner à travers des sessions de brainstorming ou des travaux de recherche. En mars prochain, on prépare une conférence avec une professeure chercheuse sur l’exemplarité du leader, qui s’adressera à la fois aux étudiants et aux alumnis. Cette conférence aura pour but d’être à la fois interculturelle, avec la participation des différents campus, et intergénérationnelle. Nous avons la volonté d’impliquer davantage les professeurs, et à terme, l’objectif est aussi d’élargir le collectif à tout le staff de l’école.

em lyon business school s’est récemment dotée d’une direction de la RSE. Que souhaiteriez-vous qu’il y ait comme grandes actions initiatives de la part de ce nouveau département ?

Une rencontre avec la directrice RSE est déjà prévue et c’est un signal fort : l’école prend à bras le corps cette thématique. Cela fait déjà quelques années qu’eml yon business school s’intéresse à la RSE, notamment dans le domaine environnemental. Concernant l’égalité hommes femmes ou la lutte contre les discriminations, nous allons travailler ensemble afin que l’école organise plus de conférences sur ces sujets. D’autres piste peuvent aussi être envisagées : proposer des cours de self-défense aux étudiantes, étoffer l’offre de cours et de stages RSE, s’associer aux autres écoles, de commerce mais aussi d’ingénierie et autres pour proposer des actions conjointes. Sur ces thématiques précises, on n’en fera jamais assez !

Originally published at https://medium.com on January 21, 2020.

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